mardi 20 février 2024

UN SOUFFLE DE LIBERTÉ



Bob Marley, sa mystique rastafarienne -de Rastafari Makonnen/Hayle Selassié, empereur d’Ethiopie et dieu incarne (par dessus le marché)- sa musique reggae, et le hasch, tout ce qui nous vient a l,esprit, à la  convocation de son nom et de sa figure atypique et singulière, et tout ce que nous en rappelle, en nous éclaircissant savamment ce bon et convaincant film -« Bob Marley: one love »- qui réussit à lever en toute beauté tout un flot d’interrogeants qui planaient pour son compte sur nous (tous), merci. Du mystère de  sa vie, de son engagement et de ses origines. Fils d’un blanc, un père -sans honneur?- qui n.avait pas voulu le reconnaitre, plongé dans une Jamaïque tiraillée et ravagée par les affres de la guerre civile -d.autant plus cruelle qu’elle était sourde et invisible ou presque (non déclarée)-, à mille ans (lumière) du foyer idyllique chanté par Harry Belafonte dans son inoubliable « Jamaïque Farewell-, il aura trouvé sa voie, la frayant aussi a tous ceux qui le suivaient, dans la prêche d,un message généreux et utopique à la fois, d'unité, de réconciliation a l’ombre d’un ideal de nationalisme pan/africain, et d’une monarchie de droit divin, ayant la force d.entrain malgré son anachronisme, ce qu’il arriva à prouver. D’ou son attrait, son rayonnement et la place indéboulonnable dans la mémoire collective bien des années après sa mort tel que ce film arrive à nous le montrer. Enveloppé, tout cela dans la fumée du hasch’ diront certains. Des impondérables relevant d’un choque de cultures, signe de temps, d.une époque qui nous invite -par la force des choses- à vivre avec, à tous les européens habitants et rejetons d’un vieux continent qui fait aujourd’hui -de trop?- figure de forteresse assiégée. Qu’un simple détail dans la perspective du temps écoulé depuis sa mort en effet. Mais en somme -se demanderont certains- que nous reste-t-il de lui? Sa musique quoi qu’il en fut. Car de par son côté apaisant’ , reposant, elle m’avait bercé -je me rend compte maintenant à peine- tous ces mois perdu dans ce monde de paysage lunaire que fut pour moi l’ Espagne retrouvée, le traumatisme me pesant encore et dans mes nerfs et dans mon cerveau, de toutes ces années passées derrière les barreaux. Un souffle de liberté’, ce que Bob Marley et sa musique furent pour moi. Pour ça, je luis devais cet article, et une place d’honneur dans mon blog’

mercredi 14 février 2024

MAL INDECIBLE OU FATALITE?



Nazisme, Hitler, « fatalite allemande » Voilà ce qui était dit hors de tout soupçon par quelqu,un vraiment insoupconnable en effet, personne d,autre que Ernst Niekisch, d,un passé « nazi» dans ses debuts, et figure emblématique de ce qu,on convient d,appeler national-bolchevisme, et exposant non moins emblématique de la Résistance allemande qui lors de leur rupture définitive avait appelé le Führer de cette façon-la dans le premier de ses livres, ce qu’il allait payer cher en termes de peine d,emprisonnement et persécutions, pendant les années de la guerre, après quoi -frappe de cécité- il s,en alla à  la RDA ou il devint’ jusqu'à la fin de ses jours, membre de leur Bundestag. Et c,est qu’il nous vient (fatalement) a l’esprit à la vue du film  « Zone d’intérêt », avec Aschwitz et la Seconde Guerre Mondiale de toile de fond, et de personnage central Rudolf Hoss, chef nazi du camp dénommé, condamné pour crime de guerre à Nuremberg et mort par pendaison. Car le contraste cathartique, liberateur, purificateur entre le Mal indecible et la routine d,une réalité la plus banale, c’est de toute évidence ce qu’on veut montrer à tout prix dans le film et c’est justement ce que l’on ne voit pas’ et on ne sent pas, aux dires no seulement de moi mais des critiques des spectateurs étalées dans Internet’ hors de tout soupçon à nouveau. Une logique infernale de guerre mondiale, totale c,est ce qu,on voit où on déduit à la place, d,un prime abord. Et avec cela, l’arrière fond socio/culturel allemand’,  et leurs fatalités historiques egalement, parmi elles et au premier lieu lorsqu’on pense à Rudolf Hoss ou à Martin Borman -a qui le film lui montre très lié- à des vieux fantômes nichés dan les épisodes les plus enfouis de l,histoire allemande tels que la Sainte Vehme -préfiguration de l’organisation Consul (OC), moitié société secrète, moitié milice armée, de laquelle l,un et l,autre avaient fait partie-, dont parle MARX dans la période du Manifeste Communiste. curieusement, comme d,une réalité pressante et pesante à la fois’ mais difficilement contournables, c’est vrai, non moins que d,autres phénomènes comparables de l’histoire d’Europe contemporaine tels que les tribunaux en France à la Revolution, laTcheka lors des procès de Moscou, ou plus loin dans le passé, la Maffia en Italie, ou en Espagne, la Sainte Inquisition. « « Malaise de ne rien ressentir », « l’émotion ne passe pas », « tout est dit en un quart d’heure et en suite on tourne en rond », « très esthétisant mais creux », et tout a l,avenant, de ces commentaires épars, perdus, et non moins illustratifs de l,ordre paisible et indéniable et de la discipline politique et également sociale que le film réussit incontestablement à montrer, et veut à la fois et à tout prix stigmatiser comme le Mal, mais qui ne passe pas, ou pas tout a fait  dans ce bon film (2) Dommage!

(1) Marx, en « People,s Paper » de Londres’ le 14 avril 1856, cité en « Marxismus und Industrielle Revolution », de Ernst NOLTE,  Klett-Cotta, , Stuttgart’ 1983, p.462

(2) Basé néanmoins, ce beau film, dans un témoignage -celui de Rudolf Hoss- soumis à caution: et sur le plan de l,Histoire -de par les allégations de torture, de certains auteurs tels que Robert FAURISSON-, et sur le plan du droit procesal -concernant les témoignages à charge des accuses- actuellement en vigueur

samedi 30 décembre 2023

HUMOUR NOIR ANGLAIS;, SACRÉE AFFAIRE

 



Humour noir (anglo) anglais, sacrée affaire. Au point qu'on se demande sérieusement si ce n'est pas là la clé de l'hégémonie mondiale dont ils ont joui (et ils jouissent encore de nos jours) Car ces attaques de fou rire qu'il provoquent chez certains -mon cas- il n'est pas dit qu'ils ne sont pas capables de les reproduire à l'échelle du monde entier, tel que le monde d'aujourd'hui bien au contraire nous le montre, dansant entre pleurs et rigolades toute la planète a leur guise et à leur caprice, au bleu noir, plus que bleu, noir (hivernal) Et c'est au sujet d'un film surprise -coproduction belgo/américaine- en version bilingue sur l’écran, mélange foudroyant de humour noir et comédie romantique, du réalisateur Alexandre PAYNE,  apprécié chez lui, aux States, et peu connu ailleurs -Palme d'Or du Festival de Cannes tout de même-, et entre fou rires et larmes chaudes, la séance s'écoula pour moi plus bref que jamais depuis que j'entrepris de fréquenter les salles, ce dont je rend compte fidèle et régulièrement ici. "Winter break" -nouveau titre (pour quoi en anglais?) adapté à l'édition  française, de son titre original "The Holdovers", se déroule dans une école (Barton) plus que huppée, de la Nouvelle Angleterre (sur la côte Ouest, Boston, Massachusetts), et conte la triste et poignante histoire d'un groupe (touchant) d’écoliers, des laissés-pour-compte de leurs familles les jours des fêtes de Noël, à l'image du destin commun à eux et au professeur chargé ces jours de leur guider et accompagner.  Un pauvre (et brave) perdant -comme eux tous-, perdant et tricheur par-dessus le marché-,  échoué de professeur de lycée âpres avoir été battu en postulant pour un brillant poste à l'Académie, par le compagnon de la mère (cruelle) du jeune écolier protagoniste, ce qui donne du nerf à l'intrigue, et lui fournit -en dévoilant ce coté tricheur-, les instants plus drôles et époustouflants même. Le tout au fond nostalgique d'un de ces Noëls d'autrefois, et d'une mentalité plus proche de la notre que nous n'osions pas imaginer. Avec des touches lugubres plus que poignants de par leur message social, comme l'incident qu'oppose le jeune écolier protagoniste à un client du bar, crochet à la place d'un de ses bras. Un ancien du Vietnam qui le traite de jeune friqué et privilégié par dessus le marché, ayant échappé aux aléas -et aux horreurs- de la guerre de par sa position aisée. Une belle et convaincante approche donc, ce film à succès, de la société USA de nos jours, pour les spectateurs de ce coté de la mer. Laquelle -et encore davantage dans le septième art- scintille toujours (again and again)

mardi 5 décembre 2023

A TES PIEDS PRINCESSE!

 


Le duel, comme l'anarchisme, voilà deux marques ou fléaux de la société française qu'emporta derrière soi la Grande Guerre, sans dire adieux, (comme on dit chez nous) à la française. Et il ne vient de le sortir de l'oubli comme par ricochet qu'à l'aide d'un film à l'écran depuis hier,  en avant-première dans une salle du centre de Bruxelles. En mettant au grand jour un épisode vrai quoique invraisemblable qui prête l'intrigue au film projetant au devant de la scène sa principal protagoniste, Doria TILLIER, grande princesse du septième art dans sa version de cinéma français et des festivals de Cannes, dans le rôle surprenant et inattendu de championne en avant-garde de la cause féministe, qui se bat en duel en défense de son honneur de femme, et s'en sort tant bien que mal de l'épreuve, son charme de femme et d'actrice du premier rang sain et sauf et c'est ce qui compte le plus pour nous cinéphiles dans l'âme depuis peu que je suis, et inconditionnel admirateur d'une des étoiles filantes de l'industrie du show business, dans un rendez vous cette avant-première que je ne m'aurais jamais pardonné de manquer pour le reste de mes jours. Chose faite, au bout d'une projection teintée de réalisme bon teint qui ôte de nos yeux les quelques écailles qui nous restaient, et sur la violence comme sport, et sur la défense de l'honneur dans une variante -le duel au premier sang, au pistolet ou à l'épée, dans des "salles d'armes" de préférence- faisant mouche au-delà des Pyrénées les derniers siècles et glorieusement inconnu dans le pays réputé justement pour sa conception pointilleuse -"caldéronienne"- de l'honneur. Manque de démocratie ou priorité de l'état de droit et de son usage et exercice exclusif ou privilégié de la force? La question se pose. Et notre héroïne entretemps, et dans la vie et dans la scène, s'en sort -a une éraflure et des gouttelettes de sang près- miraculeusement intacte et dans son corps et dans son visage. 

Et la voilà sans croire à nos yeux éberlués, à  quelques mètres devant nous, pour nous rassurer, et du charme de son sourire et de son profil svelte et de sa figure, féminine.(et je m'en excuse, ma masculinité, si non, quelque peu battue en brèche) Toujours est-il que la avant-première s’achève dans la joie et la bonne humeur, le chevalier blanc improvisé aux pieds (comme il faut) de sa déesse. Ou sont-elles nées ces princesses du septième art pour rien d'autre que pour encaisser les fleurs roses et blanches des princes fleur/bleus, qui osent ainsi ravir seuls entre tous -au-delà de toutes nos timidités et complexes- le (Saint) Graal de leurs seins et de leur corps, de leur charme et leur vedettariat (princière)? A tes pieds, Princesse!   

lundi 4 décembre 2023

UNE SACRÉE FEMME

 


Le torrent des commentaires défavorables et critiques négatives qu'aura mérité le dernier film sur l'Empereur des Français mettent au grand jour si besoin en était l'étendu et la profondeur de la religion (sic) napoléonienne ancrée au cœur des beaucoup de Français (et non seulement), tel qu'illustré au grand jour par ce phénomène d'époque qu'incarne la personnalité -et la candidature présidentielle- de ce napoléonien de bien qu'est Eric Zemmour. Ce dont les esprits avisés n'étaient point dupes, loin de là (Français ou non Français) d'ailleurs. Eppure, et pourtant, il n'est pas mauvais du tout ce film taxé de révisionniste pour certains et à a ajouter (selon eux) a la Légende Noire de l'Empereur, bien crédible et convainquant celui-ci sur bien de points néanmoins. Où la personnalité de l'Empereur pour commencer, en sort -le moins que l'on peut dire- re-humanisée du cliché de monstre et de seigneur de la guerre ancré chez tant de ses détracteurs comme c'était bien mon cas (par dessus le marché, espagnol) (...) Derrière chaque homme important il y a toujours une femme qui sait qu'il n'est qu'un idiot, dit l'aphorisme anonyme passe-partout. Lui n'était pas lui, que grâce à sa femme, on entend en longueur et en largeur du film, et le spectateur fini par en rester averti. Napoléon Bonaparte, fini l'état d'innocence, de la mémoire de l'enfance, heureuse et malheureuse a la fois comme la souligne si à point le dernier essai -en extrême révélateur- sur la Mémoire et l'Oubli de Paul Ricoeur. Une mémoire/heureuse que je héritais comme tant d'autres choses suite a mon passage par le séminaire traditionaliste d'Ecône- de la mémoire sur le personnage, a travers l'ouvrage, un classique en la matière, de Jacques Bainville-, de l'Action Française, ambigüe et ambivalente à l'égard d'un personnage si difficile de par sa complexité, de par les ombres et détours qui fidèlement l'accompagnent, à cerner et à capter convenablement. Sur le personnage qui mit fin à la Terreur sauvant ainsi la République et la Révolution pour les siècles a venir. "Robespierre à cheval" l'appelait forçant le cliché un peu, Roger Garaudy. Opportuniste sans scrupules prêt à tous les carnages comme  la répression à la canonnade (sic) des émeutes -le danger d'invasion anglaise nota bene de toile de fond- à Toulon, et celles à Paris (5 octobre 1795) face à l'église Saint-Roch. Un film a la gloire de son épouse, c'est ce qu'on conviendrait d'admettre face a ses détracteurs, là où ma mémoire (semi) enfantine s'effiloche encore un peu. Car du film révélateur remonte à la surface une Joséphine de Beauharnais tout a fait autre de celle que mes lectures d'alors et les commentaires -puritains, quelque pudibonds forcément- entendus dans mon milieu ("tradi") ambiant avait fatalement forgée. Non pas une de plus de cette nouvelle race ou espèce des femmes qu'avait projetée -à la place des madames et demoiselles courtisanes de l'Ancien Régime-, la Révolution, telle que la Maréchale -épouse du Maréchal Lefebvre-, "Madame sans gêne", tel qu'elle fut surnommée, célèbre par ses reparties et son franc-parler, honnie et détestée presque par tous et aimée et apprécié en échange par Napoléon. "Ce sont nous maintenant les marquises", disait-elle (texte) en éclats de rire. Non, Joséphine de Beauharnais n’étaient pas de celles-là -intrigantes, et arrivistes sans scrupules (des catins en somme pour le peuple, ou pour une partie du moins)- mais l'épouse (légitime) d'Alexandre de Beauharnais, général de l'Armée et membre de la haute noblesse, guillotiné à la Révolution à la fin de la Terreur -le 5 Thermidor an II-, dépassaient ainsi toutes le autres, dans la dance de charmeuses sur la corde raide -au risque de paraitre cynique de trop m’avançant par ce chemin-là-, enveloppées de dentelles et de jupons et filant des amours avec les plus hauts gradés de l'armée napoléonienne, tels que le maréchal Hoche, ce qui sauva sa tête d'aristocrate échappant ainsi à la guillotine, "la fâcheuse de la Révolution". Une (sacrée) femme exceptionnelle, Joséphine de Beauharnais, mystère de séduction,  à la hauteur et en syntonie avec ce temps-là, et non pas une maréchale de plus, de la mémoire heureuse et malheureuse (dixit Paul Ricoeur) Elle, Joséphine, a coté de la France et de l'Armée -c'est ce qui en ressort bien clair du film- , les trois seuls centres d’intérêts de l'Empereur. "D'une France en bloc", tel qu'il aimait le répéter, sillonné en cela par tant de chapitres et épisodes contradictoires au fil des guerres civiles et de guerres de religion (...) Et d'une Armée étrillée et humiliée au bout du Grand Siècle, qui semblait reprendre son souffle sous l'Empereur des Français. Et en fin, Elle, la maitresse damnée du "maitre d'énergies" tel que le décrit Frédéric Nietzsche hors de tout soupçon ("synthèse -l'appela-t-il de l'inhumain et du surhumain"). Mystère -elle- de séduction. Et Lui, ni un monstre ni un diable, ni un seigneur de la guerre, mais un militaire et un patriote fils de son époque, et fidèle a ses idées, à ses amours, à se haines et à ses passions, Napoléon  A tout seigneur tout honneur

lundi 27 novembre 2023

RIEN A PERDRE


 

D’où me vient cela? Je ne sais pas. Ce sourd malaise, cette irrépressible gêne, ce sentiment de (profonde) humiliation qui me prend lorsque j'entends les invariables phrases vulgaires, grossières -et surtout les quatre-lettres-  transcrites et prononcées correctement -en les tirant de la langue espagnole- dont certains français semblent trop friands, et de la part de certains belges j'en dirai plus, apparemment. C'est ce qui m'arriva hier sans me l'attendre le moins du monde dans une de premiers scènes du film "Rien a perdre" dont je ne pouvais pas me douter qu'il était encore assorti, de ce supplément de défis m'étant destiné a moi espagnol, entre tous évidemment. Un film déroutant, d'attaque, de par le contenu du scénario, et de par la nature de l'intrigue- douloureuse déchirante- de ce film, celle du contentieux où une mère se voit -a tort ou raison?- empêtré avec les services sociaux et les organismes de tutelle de la justice de paix, pour la garde de son enfant. Où l'aimant de la mère, serveuse dans un bar de nuit, porte le chapeau (lui étant -de tout le temps-destiné comme il faut), espagnol de l'ancienne (cela va de soit) immigration espagnole en Belgique -brassard allemand (?!) de (RFA) a l'appui. Un psychodrame à la sauce belge dont personne d'autre qu'eux ne connait les secrets, mélange d’expressionnisme à la belge et "tremendismo" à l'espagnole, qui, peut-être plus qu'en peinture, semble transposé dans le septième art. Et que j'aurais gouté sans le moindre doute et sans le moindre remord, et de par la valeur des personnages -adultes comme enfants- et de par le talent de leur interprétation. Erreur judiciaire, existe-t-elle? Sans aucun doute mais qu'on arrive à pouvoir le prouver  cela est toute une autre affaire -comme j'en ai vu d'autres cas ici-, surtout en justice de paix, où ils apparaisse a vif comme dans aucune autre instance, les sentiments et les émotions. Bourgeon arraché avant d'éclore, la mère qui se voit arraché la garde de son enfant (bien aimé). Première et principal droit de femmes soit dit en passant. Ou quelle classe de justice à part est-elle si non, la justice de paix? 

mardi 21 novembre 2023

L'ABBÉ PIERRE, SANS TÂCHE (ET SANS REMORD?)

 


Je me suis demandé sans conviction, sans espoir d'en trouver réponse aucune ma foi, du black-out -trop dire?- relevant en somme du manque d’intérêt et d'attrait pour le personnage dont le prêtre -monsieur l'abbé-  auquel est consacré le film (superbe, convainquant, et de la part des auteurs et du principal acteur) que j'ai vu (avant-) hier, fut l'objet -à ce que je me souviens- au séminaire d'Ecône. L'Abbé Pierre, étoile étincelante de leader religieux ces années-là, comme le fut Monseigneur Lefebvre lui-même, toute proportion gardée-, était si non persona non grata, peu aimé ou mal aimé, c'est vrai, parmi mes confrères d'alors. Pour quoi? Sa façon, son style trop radical d'exercer la charité et la solidarité avec les pauvres et les sans abri (et sans toit), était-ce de nature a synchroniser beaucoup plus avec le (néo) catholicisme de signe progressiste triomphant -par son "aile marchante"- au Concile Vatican II? J'en doute, car ce n'était pas ça -cette fièvre (de miséricorde, et de charité) envers les pauvres et les miséreux- qui nous gênait spécialement, et c"est également vrai que l'Abbé Pierre ne cadrait  pas tout à fait non plus au dedans du patron de "nouveau prêtre" que le concile avait consacré, suivant l'expression à succès d'un best-seller qui avait marqué les esprits à l'Espagne de l'époque. Un curé malade de l’être, ou mal dans sa peau, ou dans sa soutane ou son habit ecclésiastique, c’était ça la vraie radiographie du nouveau/prêtre (dans mes souvenirs d'alors). Très loin donc de l'image -enfoncé dans son habit de père abbé- qu'aura laisse l'Abbé Pierre pour la postérité. Mais seulement ça? N'y a t-il pas quelque chose de plus dans ce manque (flagrant) de syntonie entre le modèle de prêtrise qu'incarnait la célèbre abbé et celui que guidait et animait -tel que je le vécus et le ressentis moi-même- mes confrères au séminaire d'Ecône? 

Quelque chose plus guère difficile a trouver si on fouille le registre de la politique, savoir de la politique religieuse, ce dont le film à l'écran hier nous en donne toutes les pistes. Dans la scène (poignante) -à titre d'exemple- au maquis du Vercors, où une allusion -vraiment prudente?- de l'Abbé Pierre (à la traitrise, voire la trahison)- , mena à l'exécution sans procès ni sommation d'un (prétendu) membre de la Milice, enfoui dans le groupe de résistants, catholique à ne pas en douter comme le autres (sinon plus)  Et pourquoi le sortir dans le film? Souci, zèle de la vérité historique chez les auteurs du film? Ou -de la part de l'abbé Pierre- simple remord?. A ajouter à sa feuille de services, je dirai plutôt, des services rendus à la Résistance, au camp des bons -au prix des méchants- donc. Ce qui appelle à une (briefe) explication, et c'est des choses dont je me suis largement départies dans les entrées de ce blog. 

Monseigneur Lefebvre et la II Guerre Mondiale, entre la Résistance et la Collaboration, autant dire aux prises d'un compromis historique (sic) d'où fut né (j'en suis formel) le séminaire d'Ecône, Entre l'attentisme  et une Collaboration aussi hésitante eut-elle étée qui fut l'attitude première de l’Église française -face à l'Occupation, au régime de Vichy et au maréchal Pétain-, tel que le film ne manque pas de reconnaitre, et une Résistance de droite dont l’archevêque traditionaliste ne manquait pas de brevets -il faut bien le dire-, de par son coté paternel, fils d'un catholique d'Action Française, victime en quelque sorte de l'ambigüité ou ambivalence  que furent celle de Maurras et de son mouvement nationaliste (français), face au nazisme et à l'Occupation-, qui prêta les installations de son usine -à Tourcoing, près de la frontière belge- au troupes britanniques les premiers jours de la guerre, ce qui lui valut d'être envoyé en déportation en Allemagne sous l'Occupation, où il mourut victime des mauvais traitements de leurs gardiens. Des détails que je n'appris que bien plus tard après le départ du séminaire, et qui explique largement l'attitude -pleine de non-dits et sous-entendus de Monseigneur Lefebvre au sujet de la II Guerre Mondial (et de l'Occupation) 

Mais plus piquant encore, révélateur de la vraie personnalité du célèbre abbé, l'est l'incident dont le film -vers la fin- fait allusion. Ce qui ne cachait pas moins l'amitié étroite vrai du célèbre abbé avec quelqu'un qui sent le souffre rien qu'a son évocation, véritable joujou des médias et de l'intelligentsia française quelques années avant sa mort seulement. Et je fais par là allusion à une de mes vieilles connaissances -tel que je l'ai déjà consigné sur les pages de ce blog-, Roger Garaudy, intraitable -en procureur zélé et intransigeant-, comme il se montr tout au long de sa carrière politique, à l'heure d'octroyer les bons et les mauvais points en matière de Résistance et Collaboration. 

Fascination sincère de la part de l'intransigeant idéologue (catholique-marxiste), devant la flamme qu'il sentait o croyait reconnaitre chez l'abbé fougueux qui voulait a tout prix et par tous les moyens assurer la gîte et le lit (et le toit) à tout un chacun  avant de les voir mourir -comme il les avait vus- dans les rues de Paris (d’après-guerre) de faim et de froid? 

Car c'est cette flamme ('sacrée) -d'où était (re) sorti (nota bene) l'incendie de la lutte de classes-, qui allait faire explosion au Concile Vatican II. Et c'est ce qui avait d'idéaliste et de sincère dans le projet de dialogue catholique-marxiste (au delà de la guerre asymétrique et de toutes les manœuvres d'agit-prop)

Peut-être du vrai dans tout cela, mais je ne peux pas de m’empêcher d'y voir le (jeune) milicien exécuté -sans procès ni sommation-, ministre a son insu ('post mortem)  de paix et réconciliation -au sein de la guerre civile-, et ceci de la part de l'idéologue catholique/marxiste, catholique et fils (nota bene) de catholique d'AF,comme je pus le lire ébahi dans les pages de son testament "philosophique" -converti à l'Islam à la fin de sa vie-, qui pardonna -ou gracia (et oublia)- ainsi les équivoques et ambiguïtés de l’Église -dont se ne fit pas moins l'écho le célèbre abbé, comme nous l'avons déjà vu (*)

Et également de la part de l’apôtre d'Emaüs, ce qui lui fit oublier -comme "peccata minuta"- et revindiquer plus tard les textes révisionnistes et négationnistes de son vieux ami fidèle. Sous l'ombre d'un remord. Et dans notre souvenir (en geste de pardon)

 

(*) A l'appui de tout ce qui vient d'être dit, l'extrême dramatisme d'un passage de cet ouvrage (dernier) de Garaudy -"Biographie du XX siècle"- où il recueillit son témoignage (autobiographique) sur la condamnation à mort dont il fut l'objet, à Ghardaïa, au fin fond du djébel, au désert algérien, pendant la guerre et l'occupation, sous le régime de Vichy. Ce dont il échappa de justesse -ensemble avec d'autres condamnés-, grâce à l'ordre de celui -officier des troupes algériennes de l'armée française- qui commandait le peloton d'exécution. Et ce fut au nom du code (sacré) d'honneur dans la loi islamique qui interdisait la mise à mort sans procès ni sommation. Ce qui fut le cas du jeune milicien (malheureux) enfoui dans le maquis du Vercors. Point d'orgue de toute une trajectoire. Sacré  pied-de-nez à la Bien-Pensance peu avant sa mort (sans la moindre rétractation). Bravo Abbé Pierre!!! L'honneur sauf. Le sien propre et celui de son sacerdoce. Chapeau!