jeudi 29 décembre 2016

LA BELGIQUE ET LE RÉGIME DE FRANCO

De retour de quelques jours en Espagne, à Madrid, où j'ai fête Noël avec les miens, je me presse de reprendre mon ordinateur et de riposter ainsi à une attaque dont je viens de me voir objet dans ce blog. On m'accuse en substance -outre un passé vieux de trente ans- de me mêler de ce qui ne me regarde pas, autrement dit, de donner mon avis sur des sujets d'actualité (brûlante) en Belgique. Cette réaction -insultes à part- au fond ne m'étonne pas, je dirai que je me l'attendais même. C'est tellement étonnant en effet que de voir un Espagnol en Belgique se secouer au vu et au su de tous la poussière et le poids de l'historie, savoir d'une historie commune aux Espagnols et aux Belges enfouie dans la mémoire collective et non moins pesante ma foi, et de se prononcer sans complexes sur l'actualité d'un pays où il vit de façon ininterrompue depuis trente ans déjà (comme c'est bien mon cas) Ne pourrais-je pas me prononcer sur ce contentieux -cocasse sur bien d'aspects- de la demande d'un visa de la part d'une famille syrienne d'Alep qui continue a faire la une des journaux belges, alors que les bombes et les bombardements -qui étaient l'alibi que faisaient valoir les partisans d'accorder ce visa “humanitaire- ont cessé il y a déjà un moment? Ne pourrais-je pas me prononcer non plus sur l'attitude partisane flagrante et scandaleuse de la diplomatie belge dans la guerre (civile) en Syrie, derrière laquelle d'ailleurs la diplomatie espagnole n'aura pas moins emboîté le pas à certains moments? Quoiqu'il en soit, il est clair pour moi que la question se pose uniquement pour certains du fait de ma nationalité espagnole, car cela choque de toute évidence à certains que de voir un Espagnol qui ne se conduit pas comme tous les autres en Belgique, les uns en touristes -même s'il s'habitent ici depuis longtemps (dans le cadre des institutions européennes)- les autres en subalternes/modèles et clients à la fois de leurs parrains politiques belges -savoir le parti socialiste belge francophone- et je parle par là d'une grande partie de l'immigration espagnole (des années soixante et septante et leurs descendants) en Belgique. Cela choque à certains Belges? Moi ne me choque pas moins le rôle voyant au plus haut point de certains immigrés (ou fils d’immigrés espagnols) dans les rangs des partis belges de gauche francophones, des noms emblématiques espagnols (comme le mien de Fernández) à l'appui pour certains ou certaines d'entre eux. Plus belges qu'eux ? Tu penses ! Je me demande néanmoins si une majorité d'Espagnols continuent à voir chez eux des compatriotes à part entière. Et la personne qui se permet ouvertement  -avec son nom et prénom- de m'attaquer  (et de m'insulter) maintenant -vraisemblablement un Bruxellois francophone- trouve peut-être désinvolte de trop qu'un immigré/espagnol comme moi s'en prenne au ministre des affaires étrangères belge en personne (au sujet de la Syrie) Eh bien, même si mon détracteur ne le mérite pas, je vais fournir ici une explication. Certains, ma foi, n'avons pas la mémoire courte, même s'agissant de l'actualité de tous les jours des décennies ayant vécu en Belgique. En janvier, février 1996 eut lieu ce qu'on appela le contentieux des extraditions entre la Belgique et l'Espagne qui mena les deux pays au bord de la rupture de relations diplomatiques, au sujet d'un couple de membres présumés de la bande ETA (terroristes basques séparatistes) que la Justice belge refusa de livrer aux autorités espagnoles. Eh bien, du chœur de défenseurs de ces terroristes -presque unanime en Belgique flamande- dans la classe politique belge, se fit entendre alors comme seule exception ou presque du coté francophone, contraire aux extraditions bien sûr, le futur ministre Didier Reynders. Une vieille connaissance de l'auteur de ce blog, ne soit-ce qu'à ce titre donc. Fini les temps bénis d'ailleurs où le régime espagnol d'alors -celui de Franco- faisait figure de pestiféré des pestiférés sur le  plan des relations internationales -comme maintenant celui de Bachar el-Assad- et se voyait dans les organismes internationaux de l'époque -comme le Marché Commun- blanc périodique et de prédilection des brimades et railleries de toute sorte de la part de certains politiciens belges, notamment Paul Henri Spaak (socialiste) ou Gaston Eyskens (chrétien-démocrate flamand) à titre d''exemple. Mais il est clair à mes yeux que ce complexe d'amour et de haine qui nous relie Espagnols et Belges (pour la vie on dirait) n'est pas prêt de disparaître du jour au lendemain, loin s'en faut

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire