vendredi 10 février 2017

CÉLINE ET LES CHERCHEURS ET LES BIEN PENSANTS

Céline, à nouveau dans la tourmente. Un livre vient de paraître qui le cloue au pilori, le dépeignant -ce n'est pas nouveau- comme un espion allemand et un agent hitlérien. De “littérature de dénonciation” avait parlé Ernst Nolte -avec qui j'entretins correspondance pendant des longues années- au sujet d'un ouvrage qui me rappelle passablement celui qui vient de paraître, et dont on parlait beaucoup mes premiers temps en Belgique (fin des années quatre-vingt) lors de mon première passage pendant deux ans à l'Université Libre de Bruxelles (ULB) « Heidegger et le nazisme » c'était son titre” et sa démarche, faute de preuves matérielles tangibles, consistait surtout a fouiller dans les écrits et discours du philosophe allemand existentialiste à la recherche chez lui des traces de l'idéologie nazi. Réussit-il l’auteur de cet ouvrage déjà ancien dans son entreprise (de dénonciation)? Toujours est-il que l'impression qui m'était resté ce fut que tant les professeurs que les élèves que j'avais fréquentés alors se montraient unanimes dans leur défense du philosophe allemand. « C'était un humaniste », entendis-je alors invariablement. Apporte-t-il maintenant, cet ouvrage sur Céline, ces preuves tangibles que manquait de toute évidence dans l'ouvrage consacré à Martin Heidegger (d’auteur chilien, communiste réfugié en Europe, et notamment dans l'Allemagne de l'Est pendant les années Pinochet)? Il est fort à parier que oui, on peut néanmoins se demander la valeur de témoignage -que ce soit sur le plan historique ou judiciaire- d'un ouvrage à charge de quelqu'un décédé il y a si longtemps et tant d'années après les faits qu'on lui reproche à présent. Céline est devenu entretemps un astre majeur dans le firmament des lettres en langue française et cela certains -lui vouant une haine tenace pour des motifs idéologiques- de toute évidence le supportent mal. L'attaque vient maintenant de milieux académiques français le plus représentatifs et emblématiques de la bien-pensance et du politiquement et historiquement correcte. Comme l'illustre la personnalité de l'un des deux auteurs de l'ouvrage, chercheur et professeur de l'Institut d'Études Politiques à Paris. La rancœur à l’œuvre dans cette affaire, de la part d’universitaires brillants à l'égard des créateurs et des génies? « Nous, Juan, personne ne nous lit », m'avait dit désabusé en parlant de ses publications -les siennes et celles de ses collègues universitaires-, un professeur (brillant) de Littérature d'une université espagnole de province dans un congrès sur l'écrivain espagnol Francisco Umbral en octobre 2007 à l'Université de Pau (et des pays de l'Adour) à l'époque ou je préparais -quelle naïveté!- une thèse de doctoral sur cet auteur à l'ULB. Et je peux bien témoigner de cette aversion voire de cette phobie insurmontable à l'égard de la pure création littéraire ou intellectuelle chez certains, telle que je l’avais senti de près dans mon voyage à moi « au bout de la nuit », lors de mon dernier passage à l'ULB. Mon hommage à la mémoire de Louis Ferdinand Destouches, dit Céline

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