lundi 13 mars 2017

ERDOGAN ET LA BELGIQUE

La Turquie lève la voix depuis quelques jours contre l'interdiction des meeting du parti au pouvoir, en Allemagne, et au Pays-Bas, au prix d'un crise diplomatique majeur avec ce dernier pays. En France et en Suisse ils auront été autorisés par contre. En Belgique, la balle est dans l'autre camp pour l'instant. A Genk, néanmoins, principal lieu de concentration d’immigration turque en Flandres, le bourgmestre (CD&V) ne prévoit pas d'interdire leur meeting. Le président Erdogan est en proie à une forte crise interne depuis le putsch raté de l’été dernier contre son régime. Ce qui aura déclenché a tous les niveaux de la société et dans la diaspora turque à l'étranger une surenchère nationaliste, qui va de pair avec la mise sous la touche progressive et sans bruit du programme islamiste radical du parti dans le pouvoir. Et la clé d'explication d'un changement si brusque l'est sans doute le rôle déterminant joué par la Russie de Putin -et du mandataire russe lui-même- dans l'échec du putsch. Le grand revirement en cours depuis quelques mois, dans la politique turque, en Syrie notamment, vient justement de là, comme le signale un article du journal “Libération” dans son édition d'aujourd'hui, sur les causes de la chute d'Alep Est qui aura scellé le triomphe d'Assad et de son régime dans la guerre civile qui aura ravagé son pays. Erdogan -dans ce qui semble être une manœuvre de diversion- se déchaîne maintenant contre les occidentaux, lançant des accusations de nazis et fascistes tous azimuthe. Et par là il trahit un lapsus sur le plan de la mémoire. La Turquie poursuivit pendant la Seconde Guerre Mondiale -comme l'Espagne, comme le Portugal, comme la Suède, comme la Suisse, et comme l'Irlande- une politique de neutralité pactisée, favorable néanmoins aux puissances de l'Axe, et plus conforme à la tradition diplomatique de l'Empire turque à l'époque contemporaine et à l'alignement de la Turquie du coté des Empires centraux pendant la Première Guerre Mondiale, aussi bien avant qu'après la chute de la monarchie (savoir du règne d'Ali Pachá) et son remplacement par le Jeunes Turcs, parmi lesquels Kemal Ataturk (voir photo), futur fondateur de la Nouvelle République. Quelqu'un dont Erdogan et son régime -malgré le laïcité affichée du kemalisme- se voient aujourd'hui obligés de saluer la mémoire

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