samedi 8 avril 2017

DÉCROLY, ET DARQUIER DE PELLEPOIX (Guerre civile européenne) (7)

La Franc-maçonnerie est un thème majeur en politique aujourd'hui comme hier, comme il y a deux siècles. Pour les uns, un tabou épais, pour les autres une obsession lancinante. Et sans doute briser le tabou chez les uns c'est la meilleure manière de guérir de leur obsession les autres. Un tabou qui entoure un nom belge devenu célèbre en Espagne et sans doute dans d'autres pays  de l'Europe et du reste du monde. Et je fais allusion a Ovide Décroly, l'insigne pédagogue, lié aux souvenirs de mon enfance et mon adolescence, de par le lycée de garçons et jeunes filles qui portait ce nom à Madrid, dans l'Espagne des années cinquante et début des années soixante. Et dont je n'apprends que maintenant qu'il fut membre de la Franc-maçonnerie. Dans l’Espagne d'alors, à Madrid comme ailleurs, l'enseignement secondaire était en grande partie monopolisé par l'Église,et son système d’éducation, marquée d'abord par un refus rigide de la mixité, ce qui ne se verrait progressivement adouci que suite à la célébration de concile Vatican II. Les garçons chez les pères, et chez les nones les filles, celles-ci portant un uniforme par règle générale, ce qui n'était pas le cas -ou presque pas- pour l'autre sexe. Le tout dans un contexte de re-catolisation -en parallèle avec la « défascistizacion » -ou « déphalangistisation »- entamée par le régime de Franco par la force des circonstances et sous la pression des alliés vainqueurs en 45. Il y avait néanmoins des exceptions, des cas atypiques sans doute, prestigieux non obstant certains d'entre eux. C'était le cas du Lycée Français -à Madrid comme à Barcelonne- où fut professeur un certain temps dans l'après-guerre un nom “maudit” de l'historie de la Seconde Guerre Mondiale, Louis Darquier -Darquier de Pellepoix- (voir photo), réfugié en Espagne en 45 après avoir exercé les fonctions de commissaire aux affaires juives du gouvernement de Vichy. Darquier mourut à Madrid début des années quatre-vingt, trois ans après que l'Espagne eut refusé la demande d'extradition -en 1977- du gouvernement français, suite à l'émoi produit par ses déclarations négationnistes -"À Auschwitz on a gazé que des poux"- au journal l'Express. Son extradition fut refusée du fait de ne pas avoir été condamnée pour des crimes de guerre et de par son état de santé précaire. Et son décès -de mort naturel (en août 1980, près de Malaga, dans la Costa del Sol)- ne fut annoncé à son tour que trois ans plus tard. Le belge Décroly et le Français Darquier n'ont rien a voir l'un et l'autre, me rétorqueront ici certains. Sans doute, on peut néanmoins se demander si comme dans le cas du Lycée Français, celui du “Colegio Decroly” -rue de Guzman el Bueno, à Arguelles, en plein centre de Madrid où il existe toujours-, son succès comme sa simple existence dans l'Espagne de Franco de l’immédiate après-guerre, n’avaient rien à voir avec les exilés belges en Espagne de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, dont le plus connu serait Léon Degrelle

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